Le Vampire by Charles Nodier (Act 3)

Concluding my project of hosting Charles Nodier’s 1820 play Le Vampire on my blog, as no other site appears to have a plain text copy (see also act 1 and act 2). Once again, this text almost certainly contains trnasliteration errors, so any corrections are welcome.

ACTE III.

Le théâtre représente un grand vestibule gothique, la porte de la chapelle se voit au fond.
(Des lampes sont suspendues en divers endroits, on voie des apprets de féle.)

SCENE PREMIÈRE.

BRIGITTE, OSCAR

BRIGITTE.
Nous voilà seuls; approchez , vénérable vieillard, personne ne peut nous entendre; vous possédez, m’a-t-ondit, le pouvoir de conjurer les esprits et de lire dans l’a-venir.

OSCAR.
On ne vous a pas trompée.

BRIGITTE.
Vous savez donc pourquoi j’ai souhaité cet entretien.

OSCAR.
C’est pour calmer vos inquiétudes sur le sort d’une maitresse que vous chérissez.

BRIGITTE
Dites, dites, ce que vous savez.

OSCAR.
Ecoutez : avant que l’aiguille n’ait atteint la première heure du soir, faites éloigner Miss Aubray de ce château, un grand danger l’y menace.

BRIGITTE.
Juste ciel, la crainte que j’éprouvais était donc une inspiration du ciel ?

OSCAR.
L’innocence et la beauté n’ont point ici de refuge, cette contrée est habitée par des étres redoutables, la terre de Staffa est féconde en prodiges.

BRIGITTE.
Je tremble, et sir Aubray, qui méprise mes avis!

OSCAR.
Le moment approche où il recevra le châtiment terrible de son incrédulité.

BRIGITTE.
Grand Dieu ! serait-il en danger de périr?

OSCAR.
Non, vous le verrez bientôt’, mais vous aurez peine à le reconnaitre; il s’agitera comme un insensé, accablé sous le poids d’une affreuse incertitude; ses paroles paraitront inintelligibles; à ces signes, vous reconnaitrez la vérité de mes conseils: mais je vous le répéte, éloignez Miss Aubray.

BRIGITTE.
Mais comment faire, aujourd’hui ?

OSCAR.
Tout danger cessera pour elle aussitôt que l’horloge du château aura frappé une heure.

BRIGITTE.
On vient; éloignez-vous, qu’on ne nous surprenne pas ensemble. Je suivrai vos conseils, mais, au nom du ciel, ne quittez pas le château ,j’ai besoin que vous m’expliquiez ees choses effrayantes. Nous nous reverrons.

OSCAR
Je resterai.
(Il sort.)

BRIGITTE, seule.
Il me fait trembler avec ses prédictions. L’éloignement de sir Aubray et de Mylord, qui nous laissent seules dans ce château vin, sije se me trompe, la cause du danger.

SCENE II.
MALVINA, BRIGITTE.

BRIGITTE.
Brigitte, je te cherchais, j’ai besoin de toi pour te faire partager ma joie !..

BRIGITTE.
Ma chère maitresse ce n’est pas le moment d’être gaie, l’absence de sir Aubray..

MALVINA.
N’en sois plus inquiète, Rutwen vient de me dire que mon frère allait arriver.

BRIGITTE.
Mylord est ici?

MALVINA.
Tout-à-l’heure, en ouvrant la croisée qui donne sur le parterre, je l’ai aperçu ceuillant ces fleurs, il est aecouru me les présenter, et il va venir me rejoindre ici pour la cérémonie qu’il brûle de terminer, il faut que nous partione pour Londres sur-le-champ.

BRIGITTE.
Ce matin même! (à part.) Quel heureux basard.

MALVINA.
Oui, il m’a expliqué le motif de ce prompt départ: il est averti que le Roi l’attend, pour lui faire épouser une dame de la Cour qu’il n’aime point, il n’a d’autre moyen de se soustraire à cet ordre que de me présenter au Roi avec le titre de son épouse.

BRIGITTE.
Et nous partons ce matin. (à part.) Allons, voilà un mo. tif de s’éloigner, qui m’empêche d’en chercher un autre. (Baut.) Håtons-nous, Miss, il me tarde de quitter ce chateau, je crois que j’y mourrais.

MALVINA.
Que dis-tu ? ce séjour te déplait à ce point.

BRIGITTE.
Ah! grands Dieux! … Apprenez… Je voudrais bien vous dire… mais non , si vous saviez, non c’est impossible. Mais je cours faire les préparatifs de départ; on vient c’est sans doute votre frère, pressez la cérémonie. Miss, je vous rejoindrai dans un instant.

SCENE III.
AUBRAY, MALVINA.

MALVINA.
Mon frère, avez-vous rencontré milord.

AUBRAY.
Mylord! Hélas !

MALVINA.
Comme vous avez l’air triste, que vous est-il arrivé!

AUBRAY.
A moi, rien. (à part.) Comment lui annoncer celte affreuse nouvelle.

MALVINA.
Tout est prêt pour notre mariage, Mylord vous a dit sans doute ; les raisons importantes qui nous forcent à partir pour Londres ce matin même. Cette promptitude m’avait d’ahord effrayé, mais si vous vouliez nous accompagner, Ah! Quel charmant voyage!… Vous ne m’écoutez pas, vous soupirez, qu’avez-vous ?

AUBRAY.
Ah! ma soeur, ne songeons plus à cette union.

MALVINA.
Que dites vous ? n’est-ce pas vous même qui avez formé ces neuds? Auriez-vous retiré votre parole sans me consul- ter?

AUBRAY
Ce n’est pas moi, mais Rotwen… hier au seir…

MALVINA.
Tout-à-l’heure, encore, à mes pieds, il me jurait un éternel amour, et me pressait de hăter notre union.

AUBRAY, stupéfait.
Quoi? Que dites-vous ? Ma scur, votre esprit s’égare!.

MALVINA.
Ce que je vous dis est-il si étrange?

AUBRAY.
Rutwen , dites-vous, vous parlait tout-à-l’heure?

MALVINA.
Pourquoi cet étonnement ? qu’avez-vous ? Quels sont vos nouveaux projets… Parlez!… parlez…

AUBRAY , à part.
Moi qui l’ai va périr, l’infortuné !

MALVINA.
Comment!

AUBRAY.
Les tombeaux rejettent-ils donc leur proie?

MALVINA, inquiète.
Mais, mon frère, le trouble où vous êtes, au nom du ciel! instruisez-moi de tout

AUBRAY.
Eh bien! rappelez tout votre courage.

MALVINA.
Vous m’épouvantez! Mais, Milord tarde bien à paraitre!

AUBRAY.
Puisqu’il faut me résoudre à déchirer votre cour, sachez que tous mes projets sont rompas… Un événement affreux, inattendu, nous a privés, moi d’un ami, vous d’un épous; l’infortuné Rutwen…

SCENE IV.

Les Mêmes, RUTWEN.

RUTWEN s’est avancé, saisit le bras d’Aubray et lui dit d’une voir sombre.
Songe à ton serment !

AUBRAY, reculant épouvante.
Grand Dieu !

MALVINA, effrayée.
Tenez, le voilà.

AUBRAY.
C’est un spectre! fuis. éloigne toi… tu n’es qu’une ombre
mensongère mon ami est mort!…

RUTWEN.
Aubray, reviens à toi, je t’en conjure , au nom de l’amitié,

AUBRAY
Rutwen a été percé d’un coup mortel… sous mes yeux… tu n’es pas Rutwea… où donc est la blessure…elle est encore sanglante… montre-la.

MALVINA.
Grand Dieu, sa raison est perdue.

RUTWEN.
Mon ami… regarde – moi, presse ma main… je suis Rutwen.

AUBRAY.
Eloigae-toi, fantôme !… ma seur… dérobe-toi aux poursuites de ce monstre… il te dira qu’il est ton époux… refuse on serment…cet hymeu est un crime.

RUTWEN.
Quel égarement affreux… hola!… Scopp, Brigitto… Williams!

AUBRAY.
Ma seur, crois-moi…l’époux que je te destinais… il est perdu pour toi… cette nuit Edgar… l’a surpris… c’est sa fiancée…

RUTWEN , à part, à Aubray d’une voix terrible.
Aubray?…souviens-toi de ton serment!

SCENE V.
Les Memes, Domestiques.

(Rutwen leur fait signe d’emmener Aubray, ils le saisis-
sent.)

AUBRAY.
Que me voulez-vous? pourquoi me saisissez-vous, misérables?

MALVINA.
Arrêtez ! que faites vous ?

RU’TWEN.
Sa position réclame des secours.
(Rulwen leur explique qu’il est fou.)

AUBRAY.
Ma seur. jure-moi de conserver ta liberté jusqu’à l’instant on l’airain aura fait retentir une heure.

RUTWEN frémit.
(A part.) Une heure… (Haut.) Mes amis, conduisez-le dans son appartement, prodiguez-lui tous les secours.

AUBRAY.
Ma scur… avant une heure.

MALVINA.
Oh! mon Dieu, mon Dieu; mon pauvre frère.
(Pantomine pendant laquelle on emmène Aubray.)

SCENE VI.
RUTWEN, MALVINA.

RUTWEN.
Ce cher Aubray, malheureux ami..

MALVINA.
Sa position m’alarme!… Que voulez-vous dire ?

RUTWEN.
Combien je le plains d’être sujet…

MALVINA.
Que voulez-vous dire ?

RUTWEN.
J’en fas témoin plusieurs fois dans le cours de nos voyages. Son ame, vous le savez, est ouverte aux impressions fortes, et son imagination se nourrit de pensées exaltées qui troublent par fois sa raison.

MALVINA.
Vous le croyez ?

RUTWEN. – Je vous l’atteste !
MALVINA J’ai besoin que vous me l’aflirmiez, car ce qu’il disait était si étonnant… et si cruel! que mon coeur en frémit encore… cet hymen est un crime! …
RUTWEN. Malvina , vous devez bannir…
MALVINA. Pardonnez, mais ‘sir Aubray in’a servi de père, et j’ai pour lui toute l’amitié que peuvent inspirer la nature et la reconnaissance
RUTWIN Je suis loin de vous le reprocher, mais enfin, Malvina, si yous m’aimez…

MALVINA.
Ah ! si vous en doutiez, combien je serais malhenTeuse !

RUTWEN.
Eh bien, chère Malvina, de ton amour dépend mon repos, mon bonheur, toute ma destinée… de ton amour. dépend aa vie… Jure-moi donc d’oublier de vaines terreurs, et de n’ètre jamais qu’à moi, à moi seul ! …

NALYINA.
J’en ure par le dieu qui peut lire en mon ame!

RUTWEN.
O houleur!… c’en est donc fait, tu es à moi, reçois l’anneau sacré qui t’engage moi pour jamais.

MALVINA.
Al! dynne. Elle lui tend la main.)

RUTWEN, avec un sourire firoce.
Ta frémis!.. qu’as tu?

MALVINA.
Je suis émue par un sentiment inconnu… Il a je ne sais quoi de douloureux… mes yeux se remplissent de larmes! Mon coeur se brise, et je l’entend encore: ma soeur, à uue heure, lu connaitras ce falai secret!

RUTWEN, frémissant.
Grands dieux ! si l’heure allait sonner! (haut.) Malvina, je t’en supplie, ne songe plus à ces vains rêves d’une imagination are. Hitoris boos de consacrer les nouds qui Tus unissen. Toui duit etre prepare pour la cérémonie. Rappuie-lui ce que tu m’as prouis… Le t’éloigne pas, je vaste encore à l’autel. (Il sort vivement a rencontre Br gitte, à qui il ordonne de veiller sur Malvina.)

SCENE VII.

MALVINA, BRIGITTE, effrayée par le regard de Rutwen se retourne.

MALVINA.
L’approche de cette cérémonie me cause un étonnement pénible. Je respire à peine… cet instant va décider de mon avenir… Oh ! mais je serai heureuse !… j’en ai le doux présage.

BRIGITTE, à part.
Pauvre Miss, comme elle est agitée… c’est naturel.

MALVINA.
Oh ! oui, je serai beureuse.

BRIGITTE, à part.
Eh bien, je ne sais pas, cet homme a depuis quelques tems une figure… extraordinaire… (Malvina est pensive, Brigiue fousse pour se faire eniendre.)

MALVINA.
C’est toi, ma bonne !

BRIGITTE.
Je n’osais vous parler : dites-moi donc, Miss, que se passe-t-il dans ce château ?…. qu’est-il arrive à votre frère ?…

MALVINA.
Hélas ! je ne puis encore te le dire.

BRIGITTE.
Il s’agite, il court, il s’arrête, il parle de vous… c’est comme des accès de folie… Tenez, Miss, voulez-vous savoir ce que j’en pense. (A mi-voir.) Je crois qu’il est possédé par quelque esprit.

MALTISA.
Ne pense pas à cela.

BRIGITTE,
Hom! hum! vous n’y croyez pas, vous… enfin je ne le souhaite pas, mais je le crains beaucoup… Ce pauvre sir Aubray… il m’allige, c’est qu’on a toutes les peines du monde à le garder… il veut sortir… il est impatient… les heures ne semblent point passer assez vite.

MALVINA.
Et il attendait une beure pour me découvrir son secret?..

BRIGITTE.
Ah! j’ai bien peur que cette journée ne finisse mal.

MALVINA.
Ah! Brigitte! le jour de mon mariage…

BRIGITTE.
Ah! pardon, ma bonne maitresse, je vous afflige … Pardon, je ne sais plus ce que je dis, ne me croyez pas.
(Musique sévère annonçant la cérémonie.)

SCENE VIII.

Les Memes, RUTWEN accourt.

(Le fond du théâtre s’ouvre, c’est-à-dire le grand portique, et laisse voir la chapelle éclairée, les domestiques placent des coussins, et quelques vassaux sont à genoux ; cela doit former un tableau sombre.)

RUTWEN.
Venez, madame,…venez mettre le comble à ma félicité.

MALVINA.
Je vous suis, Seigneur.

BRIGITTE, à part.
Mon Dieu! que va-t-il arriver?

RUTWEN, avec l’impatience la plus marquee.
Eh! bien!… pourquoi tarder encore, venez Malvina, le ciel attend votre serment (Il lui prend la main.)

(Grand bruit en dehors et Aubray criant ma soeur! Ma soeur !)

SCÈNE DERNIÈRE.
les Memes, AUBRAY accourt suivi par des Domestiques qu’il repousse. Tout le monde s’arrêle

RUTWEN.
Dieu ! c’estAubray.

AUBRAY.
Laissez-moi, laissez-moi!…ma sæut… où est elle ?…je veux la voir… rendez-moi ma scur…cruels!… vous allez la laisser immoler.

MALVINA.
Mon frère.

AUBRAY.
Ah! c’est toi! Ecoute-moi, ne le snis pas; il t’entralne dans la tombe. Ce prétre est un ministre de mort, cos flambeaux sont des torches funéraires.

RUTWEN, en fureur.
Suivez-moi, Malvina!

AUBRAY.
Barbare ! je la défendrai. Tu n’as point de droits sur elle, et moi je suis son frère.

TOUS, a Ratwen.
Monseigneur ! Monseigneur !

RUTWEN.
Je n’écoute rien ! cette femme à moi… Ce furieux veut me la ravir.

MALVINA.
Non, non

RUTWEN.
Ne voyez-vous pas qu’il est en délire ?

AUBRAY.
Tu te trompes : dans un iristant l’heure va me dégager de mon serment, je pourrai tout dire. (Il retient Malvina.)

RUTWEN.
Misérable! si tu proferes une parole…
(Il veut entrainer Malvina qui résiste, alors il tire son poignard.)

AUBRAY.
Tu ne l’auras que baignée de mon sang.

RUTWEN.
Eh bien ! vous périrez tous deux.
(Il va pour frapper Aubray , ine heure sonne, Malvina tombe évanouie dans les bras de Brigitte, le tonnerre gronde.)

RUTWEN.
Le néant ! le néant !
(Il laisse tomber son poignard et cherche à s’enfuir, des ombres sortent de la terre et l’entrainent avec elles ; l’Ange exterminateur paraît dans un nuage, la foudre éclate et les Ombres s’engloutissent avec Rutwen. Pluie de feu.)

TABLEAU GÉNÉRAL.
FIN.

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